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GALLICANISME ET TRAGÉDIE 95
gailicani : celle de la défense de l'autorité et de la dignité des évêques spoliée par les
prétentions papales.
Les dates mêmes encouragent le rapprochement de la tragédie et des réunions
ecclésiastiques. Si ces dernières se tinrent quelque neuf années avant la création
de la pièce à Saint-Cyr, elles furent cependant toujours d'actualité durant cette
décennie. Les sentiments du Sacré Collège, comme le rappelle A.-G. Martimort,
étaient « tellement partagés sur l'urgence des problèmes et la conduite à tenir, que
la Constitution destinée à annuler les Quatre articles, envisagées juillet 1682,
préparée en plusieurs rédactions au cours de l'année 1688, ne serait enfin publiée
qu'en 1691 par le successeur d'Innocent xi »
65
. Quant à l'année 1688, dans laquelle
les critiques virent uniquement les retombées de la révolution jacobite, ne marquait-
elle pas aussi l'apothéose des crises entre la France et Rome ? L'inflexibilité du pape
l'avait conduit à excommunier l'ambassadeur de France, en 1687, avant que Louis xiv
n'encoure, dans les mois qui suivirent, le même type de sanction sous de multiples
chefs
66
. Innocent xi s'entêtait de plus à entraver la politique allemande de Louis xrv
qui craignait une collusion du Saint-Siège avec la Hollande. Cela poussa le monarque
à précipiter campagnes militaires et campagnes de propagande pamphlétaire. Celles-
ci étaient menées de main de maître par Colbert de Croissy qui avait remplacé Arnauld
de Pomponne au ministère des Affaires étrangères et qui s'était particulièrement
attaché les services de E. Renaudot, héritier de la Gazette de France et ami proche
de Racine
67
. Néanmoins, au-delà de heurts répétés, le roi voulait surtout négocier. Il
craignait en effet le pire : une sentence publique d'excommunication et l'interdit du
royaume. « C'est pour se prémunir contre elle devant la conscience de ses sujets »
qu'il fit dresser par son procureur général au Parlement, en 1688, un acte d'appel au
futur concile général
68
. Deux autres membres du Petit Concile furent appelés à jouer,
aux côtés de E. Renaudot, un rôle actif à la fois dans la légitimation des griefs émis
par les instances temporelles et spirituelles du royaume et dans la mise sur pied de
divers projets d'accommodement. Fénelon, qui bénéficiait alors d'une grande faveur,
rédigea, vers octobre 1688, un mémoire pour le conseiller d'Etat Seignelay, qui le
transmit sans aucun doute à son oncle Colbert de Croissy
69
. Quant à Bossuet, après
une courte rémission, il serait de nouveau au cœur des tentatives de réconciliation
émises dans le courant du mois de décembre 1692. Dans le même temps, l'évêque
n'avait cessé de revoir le manuscrit de la Defensio declarationis cleri gailicani,
ouvrage qui, s'il n'eût été posthume, aurait été appelé à un plus grand dessein sous le
titre de Gallia orthodoxa. Plusieurs membres du Petit Concile participèrent, par leurs
recherches, à sa rédaction : Claude Fleury
70
, bien entendu, mais aussi le P. de La
Broue, les abbés de Saint-Luc, de Varès ou encore Renaudot
71
. Comme le pouvoir,
par l'entremise de Colbert, avait assuré à Bossuet l'oraison d'ouverture et la rédaction
calculée et orientée de la déclaration des Quatre articles, le pouvoir laisserait dormir,
au gré des nécessités politiques du moment, les manuscrits de l'évêque de Meaux
72
.
Selon le témoignage du neveu de Bossuet, la dernière volonté de l'auteur était nette.
La publication ne pouvait être décidée que par le roi lui-même et pour des raisons
d'Etat : « il ne devoit jamais y avoir qu'une utilité évidente, en un mot, qu'une
nécessité absolue quit obliger Sa Majesté à consentir qu'on publiât un ouvrage de
cette nature »
73
. L'évêque lui-même devait bien s'apercevoir des dangers d'une telle
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