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154 LA SACRALISATION DU POUVOIR
mise à sac des bâtiments de l'archevêché de Paris en
1831.
La consécration au Sacré-
Cœur de 1822 se situe en tout cas dans une tranche chronologique où se croisent
diverses initiatives hautement symboliques : la promotion de la cause de béatification
de Marguerite-Marie ; la commande du tableau de Jean-Auguste-Dominique Ingres,
Le Vœu de Louis
xrn
(
1824),
qui évoque, lui, la consécration de la France à la Vierge
Marie (1636), laquelle intervint également dans un contexte troublé de guerre civile
et d'hérésie.
Autour duu national : «Sauvez Rome et la France
!
»
Mais c'est surtout dans un deuxième temps, plus
tardif,
que la dévotion au
Sacré-Cœur prit une ampleur considérable. Dans le contexte de l'Année terrible,
entre juillet 1870 et mai 1871, comme souvent dans les périodes de crise intense, les
événements furent interprétés par l'opinion catholique ultra-conservatrice sous un
angle surnaturel
57
. La guerre franco-prussienne, commencée dans la certitude de la
victoire, se termina par une immense désillusion. Très vite, la hiérarchie catholique
soutint l'idée que la défaite avait des origines morales, comme on le voit dans les
Mandements épiscopaux de
M&
Fournier, évêque de Nantes (22 sept. 1870) et de M
ff
Freppel, évêque d'Angers. Le premier justifiait son intervention par la nécessité de
poser un geste de réparation efficace pour les maux de la France, qui devait subir des
«rigueurs divines répondant mot à mot à ses iniquités et à ses crimes»
58
. Le second
s'exclamait, le 9 avril 1871 : «Qui sait si la nation qui a tué le Christ social en 1789
n'est pas destinée aux mêmes châtiments que la nation déicide de l'ancienne Loi ? Je
tremble à la pensée de ce rapprochement»
59
. Freppel était un opposant irréductible
à la Révolution française, qu'il a surtout dénoncée dans un opuscule consacré à la
célébration du centenaire de 1789. Son réquisitoire allait toutefois bien au-delà des
réalités concrètes de la répression en Vendée militaire. Bien qu'il n'ignorât ni les
crimes perpétrés par les révolutionnaires, «bêtes féroces, à figure humaine», ni les
massacres et les tueries de prêtres, son point de vue était plus large, eschatologique :
les événements devaient être situés dans une perspective surnaturelle où les Vendéens,
comparés aux Macchabées, étaient les acteurs d'un affrontement entre les forces du
Bien et celles du Mal. Dans son Discours pour l'inauguration du monument du
général Lamoricière (20 octobre 1879), il avait déjà inscrit cette vision dans un cadre
métahistorique, que définissait une formule du général : «Les principes de 1789 sont
la négation du péché originel»
60
.
Le 20 septembre 1870, les troupes italiennes envahirent Rome. La protection
de la ville et des domaines pontificaux avait longtemps été assurée par la France et
l'Autriche, les deux grandes puissances catholiques de l'époque. Mais Napoléon ni
avait changé de politique ; il souhaitait laisser les coudées franches aux patriotes
italiens en quête de leur unité nationale, moyennant des compensations territoriales
(Nice et la Savoie). Un corps de volontaires fut mis sur pied ; les catholiques français
s'y inscrivirent en grand nombre sous le nom de zouaves pontificaux, qui portaient
l'uniforme d'Afrique, adapté aux climats méditerranéens, et sur lequel ils arboraient
fièrement l'image du Sacré-Cœur. Leur recrutement se fit surtout dans l'Ouest. Parmi
eux, nombre de Vendéens, descendants des chefs de la contre-révolution, comme
Athanase-Marie Charette de La Contrie (1832-1911) et de nombreux nobles, formant
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